Théo le Chat - Theo the Cat

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Mot clef - Disneynature

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mercredi, 1 février 2012

Ciné-chat

Les félins du Masai Mara

affiches France Etats-Unis Allemagne - film Félins

Félins sort sur les écrans cinématographiques français et allemands ce 1er février. Un même film mais des présentations différentes déclinées selon les pays. Différences culturelles qui s'expriment dans les affiches (ci-dessus vf, vo US et version allemande) et les bandes-annonces (voir liens en fin d'article) et puis bien sûr les titres. De la VO américaine avec ses "Chats africains" aux "Félins" français en passant par "l'Empire des Fauves" allemand, l'adaptation aux "séréotypes" réels ou supposés de chaque "marché" reste encore et toujours le masque de la mondialisation des "produits" culturels. Serait-ce qu'on flatte chacun le sens du poil ? Marketing quand tu nous tiens… par la barbichette ! Un petit jeu des 7 différences, ça vous tente ?

Masai Mara qui signifie « tacheté »  en langage masai

Le film produit par Disney Nature, tourné au Kenya dans la réserve naturelle du Masai Mara, est l'occasion de découvrir cette région de savane africaine au sud-ouest du pays, qui prolonge le parc national tanzanien du Serengueti. Masaï comme la tribu masai qui vit ici et Mara comme la rivière qui la traverse, "Masai Mara" signifie aussi "tacheté" ou "marbré" en langage de la tribu, tacheté comme de nombreuses espèces qui parcourent cette étendue : tacheté comme le léopard, comme le guépard, la hyène, la girafe…
Cet endroit, d'environ 1500 km2 est extraordinaire, un des plus remarquables au monde, par la concentration et la diversité des espèces que l'on peut y croiser, paradis des touristes photographes. Je me souviens de l'excitation d'un ami photographe naturaliste  qui accompagnait, en tant qu'expert, aidé d'un guide masai, un groupe de touristes pour un safari photo  et allait pour la première fois être confronté à l'époustouflant spectacle des gazelles, gnous et zèbres qui franchissent la rivière par centaines, guettés par les fauves et les crocodiles; je me souviens des photos fascinantes qu'il me montrait sur son ordinateur à son retour, encore imprégné de l'atmosphère exceptionnelle de ce moment de lutte âpre pour la vie, où violence et beauté se partagent les secondes cruciales.
Le Masai Mara est l’un des rares endroits d’Afrique qui réunisse encore les trois grands félins - lions, guépards et léopards - en nombre et dans un même périmètre et l'objectif des réalisateurs du film Félins est de porter un éclairage sur ces animaux pour "que les gens comprennent leur mode de vie en se projetant dans leur monde. Si un lien émotionnel se crée avec ces animaux, ils se diront : « Il faut sauver cet univers. » D'autant que même si le Masai Mara est une zone protégée, "la population africaine s’accroît rapidement, ce qui engendre de nombreuses tensions à travers le pays à l’égard de la vie sauvage. La sauvegarde et la transmission de ces réserves aux générations futures nécessitera beaucoup de courage et de volonté." Les lions sont menacés car ils sont particulièrement touchés par le braconnage des éleveurs, ils sont fragilisés par les sécheresses et ont été empoisonnés par un insecticide dans les dernières années.

D'une beauté à couper le souffle

Et s'il est aussi quelque chose d'exceptionnel, c'est la technique mise au service de ce film qui restitue une intimité, une proximité inégalée jusque-là. Pour cela, et les critiques sont unanimes, il faut aller voir le film. Elina, fidèle lectrice et commentatrice du blog, avec laquelle j'en parlais en off, nous confirme qu'en Allemagne (pays où elle réside) "les images panoramiques d'une beauté à couper le souffle" ont aussi subjugué les critiques. A noter aussi, c'est un film familial, si vous vous posez la question, non il n'y a pas de passages "sanglants". Et pour en témoigner plus avant de la qualité des images, voici quelques propos de l'équipe du film dont le tournage a nécessité près de 3 ans :

Le magnifique reflet ambre de ses yeux

C’est cette intimité qui fait de félins un film si spécial. Simon King commente : « Certains instants sont d’une grande beauté. On reste ébahi par l’image de ce guépard sous la lumière grise d’un orage et par le magnifique reflet ambre de ses yeux. »
Le réalisateur Alastair Fothergill affirme : « Je suis fier des séquences réalisées avec Sita. Les guépards en chasse sont extrêmement difficiles à filmer et je crois que nous y sommes parvenus comme personne avant nous. Compréhension du terrain, préparation, positionnement... Il est très difficile de cadrer un guépard en pleine course sans perdre le point, mais Sophie et Simon ont réalisé cet exploit à plusieurs reprises. »
Il explique : « Rendons hommage à la caméra grande vitesse Phantom qui nous a permis de capter jusqu’à 450 images par seconde. À cette vitesse, on perçoit chaque mouvement, chaque muscle, chaque tendon et on réalise à quel point le guépard est un animal conçu pour la course. »
L’équipe s’est rendu compte qu’elle pouvait saisir le faciès des animaux comme jamais au cinéma. Owen Newman commente : « Initialement, nous pensions éviter les gros plans car sur grand écran, nous craignions d’agresser le spectateur. Mais nous avons réalisé des tests et l’effet était époustouflant ! Voir le visage d’un fauve remplir l’écran provoque une émotion incroyable. Vous avez l’impression d’être assis à ses côtés. Vous l’entendez respirer, vous le voyez cligner des yeux, vous sentez presque sa queue bouger.. »
Dans un souci de rigueur scientifique, les réalisateurs ont engagé l’une des plus éminentes expertes au monde en matière de fauves, Sarah Durant, membre de la Zoological Society of London. Elle a travaillé en Tanzanie durant dix-neuf ans, étudiant les guépards et luttant pour la protection des grands carnivores d’Afrique, Sarah Durant : « C’est extraordinaire de pouvoir observer un guépard en train de chasser grâce à ces superbes images au ralenti - on ne peut bien évidemment jamais les voir ainsi sur le terrain. Les scènes de chasse de ce film sont tout bonnement fantastiques. Dans une scène, on voit un guépard complètement concentré qui cligne des paupières pour retirer la poussière de ses yeux pendant qu’il traque une gazelle, sans pour autant perdre sa cible du regard.

 

lions extrait film Félins © Disneynature

guépards du Masai Mara - film Félins par Disney Nature

Les bandes annonces :

Version française

Version allemande

VO américaine (2010)

Le site officiel du film : http://www.disney.fr/disneynature/films/felins/

vendredi, 4 novembre 2011

Ciné-chat

Des félins sur grand écran

affiche du film felins par disney nature

La bande annonce du documentaire Félins (sortie au cinéma en février 2012) vient d'être mise en ligne sur YouTube par Disney Nature. Vous pouvez la visualisez en cliquant ici

Disney Nature c'est la jeune filiale de la Walt Disney Company, qui se dédie à la production de documentaires sur des thèmes nature. Souvenez-vous c'est elle qui a déjà produit Pollen dont je vous avais parlé, Pollen qui vient d'ailleurs de sortir en version digitale (Disneytek, iTunes, PSN, Orange, SFR, CanalPlay, VideoFutur et TF1vision) à la mi-septembre.

A NOTER, une projection exceptionnelle, en avant première, du film Félins sera organisée dans le cadre du Festival international de la photo animalière et de nature de Montier en Der (Haute-Marne) le jeudi 17 novembre à 20h au Ciné Quai suivie d'une conférence ! (Le parrain de cette 15e édition du festival est le journaliste Fabrice Nicolino et Matthieu Ricard est l'invité exceptionnel au milieu d'une pléiade de photographes talentueux)

Le synopsis lâchement recopié dans le communiqué de presse que j'ai reçu (ne me demandez pas de réfléchir beaucoup aujourd'hui, j'ai un rhume carabiné, alors je fais dans le facile !) :

Découvrez le monde méconnu des maîtres de la savane africaine pour qui rien n’est jamais acquis. Réalisé par Alastair Fothergill (Un jour sur terre) et Keith Scholey, FÉLINS nous présente trois personnages face à leurs destins: Mara, fille d’une lionne blessée mais obstinée trouvera-t-elle sa place dans le clan ? Sita, courageuse femelle guépard, mère célibataire de cinq nouveau-nés, parviendra-t-elle à protéger ses petits des prédateurs qui les guettent et Kali, lion majestueux parviendra-t-il à reconquérir son territoire avec l’aide de ses fils ?


mardi, 15 mars 2011

Fleurs

Pollen, le film

Pollen un film de Louie Schwartzberg

Alors que l'actualité rappelle à l'homme, une nouvelle fois et de façon dramatique, que la nature a des lois qu'il est suicidaire d'ignorer, le film Pollen de Louie Schwartzberg vient de belle manière expliquer l'une d'entre elle, cruciale pour notre survie sur cette planète. Il pointe l'inconscience de laisser menacer l'équilibre fondamental créé par le partenariat entre les pollinisateurs et les plantes. Ce documentaire intelligent, particulièrement réussi dans sa forme esthétique, au rythme bien construit qui ne laisse place à aucune longueur met en évidence ce processus extra-ordinaire et pourtant traité comme dérisoire puisque mis en péril par les agissement humains.

Plus de 70% des cultures (dont presque tous les fruitiers, légumes, oléagineux et protéagineux, épices, café et cacao) dépendent fortement ou totalement d’une pollinisation animale.

Les petits animaux vivant dans les haies sont aussi de bons « pesticides » : une mésange capture 90 % des carpocapses (un insecte appréciant les pommes et les poires) sur un arbre, et la pipistrelle (une chauve-souris) capture 7 à 10 insectes par minute chaque nuit.

Source WWF

Raconteur d'histoire autant que documentariste, Louie Schwartzberg réussit là le pari d'un excellent film dont on ressort "nourri" sans jeu de mots, nourri intellectuellement ! Didactique sans être pesant, clair sans être simplificateur, le réalisateur, fasciné par la nature depuis toujours, sait nous faire passer un message fort, étayé par des images éblouissantes.

Cette histoire, c’est celle de l’interaction extraordinaire entre le monde végétal et le monde animal, l’infiniment petit qui grâce à des techniques que l’Homme ne sait toujours pas reproduire aujourd’hui, permet depuis des millénaires à l’humanité de se nourrir.

Passionné par les fleurs qu'il filme tous les jours depuis 35 ans, il assoit sa démonstration sur la notion de beauté, maillon clé dont la mission est de séduire les espèces pollinisatrices pour que s'enclenche ce processus de survie. Beauté chargé sans doute aussi de séduire l'être humain qui est après tout sûrement considéré de la même façon que n'importe quel insecte dans le grand "tout" qu'est la nature. Chacun a sa place mais… certains ne restent pas à leur place, visiblement. Là est le souci.

Entourés d'excellents spécialistes scientifiques, il passe en revue les pollinisateurs, apidés, papillons, oiseaux et chauve-souris et nous embarque dans un tour d'horizon de découverte des stratégies incroyables développées par les plantes pour disséminer leur pollen, au Panama, au Mexique, en Californie ou encore au Kansas. Le tournage a duré une année entière et a bénéficié des dernières avancées du cinéma numérique.

Sortie en salle le 16 mars 2011
Réalisateur : Louie Schwartzberg
Commentaires (version française) dits par Mélanie Laurent
Musique : Bliss
Partenariat avec le WWF
Durée : 1h17