Le 1er octobre dernier, Mascotte est morte. Un mois durant avant cette nuit puis ce jour fatidiques, j'avais repris espoir pensant réussir juguler le (les ?) problèmes car le traitement semblait faire effet, et puis et puis... et rien alors ne s'est passé sereinement pour cette chienne exceptionnelle à tel point qu'il m'a fallu tous ces jours de silence et d'éloignement avant de pouvoir reprendre la parole ici ou sur Flickr, de façon feutrée pour l'instant encore...

Samedi dernier, ses cendres sont revenues et Mascotte a repris d'une autre façon sa place à nos côtés. En cela, je me sens des affinités avec mes amis asiatiques et si je n'ai pas érigé d'autel, je ne manque de lui adresser quelques mots complices le matin quand je passe près de l'urne. Pour ceux qui ont ou ont eu la chance de connaître une relation privilégiée avec un animal et tous les autres qui en ont rêvé, je ne peux que recommander la lecture de l'ouvrage du philosophe et éthologue Dominique Lestel "Les amis de mes amis". J'en reparlerais ultérieurement.

Merci à Paloma (cf commentaire du précédent billet) pour m'avoir sortie du silence en "tirant la sonnette" par son gentil message. Merci à Rebecca pour son amitié et avec qui je me sens très solidaire, elle qui perdait Amigo, son cheval adoré deux jours avant le décès de Mascotte. Pour elle aussi un mois de soins intensifs et les phases d'espoir et de désespoir. Et comme elle je peux dire, oui cela va mieux mais la vie n'est plus pareille, il y a avant et il y a après.

Petit complément du 27 novembre :

Il faut que l'animal soit identitairement assimilé par l'humain pour que celui-ci se dévoile comme personne. L'animal sauvage peut recevoir une individuation, mais ce n'est que l'animal qui vit avec des humains qui peut se faire personne. J'accrois la valeur de l'animal quand je l'introduis dans une communauté humaine, jusqu'à lui attribuer parfois une valeur proche de celle que j'attribue à l'homme. Ce n'est pas le chien qui est important, mais ce chien-ci. Inversement la richesse de l'humain s'accroît considérablement quand l'animal pénètre ses communautés. (...) Les Anglais du XVIIe siècle n'hésitaient pas à voir dans les animaux domestiques des membres subsidiaires de la communauté humaine (...) à la fin du XXe siècle, la clôture de la communauté des humains s'ouvre de façon incroyable à une foultitude d'individus inédits. Grâce en particulier à l'éthologie, qui a les moyens d'observer les différences et surtout ceux de se faire entendre, notre proximité avec certaines espèces lointaines devient étonnante.
Dominique Lestel, Les amis de mes amis, Paris, Seuil, 2007, p. 146.

L'humain est cet animal qui est potentiellement en mesure de devenir ami de tout autre animal (...).
Dominique Lestel, op. cit., p. 152.

La  mort de l'ami réfute l'idée de Sartre selon laquelle la mort est toujours celle des autres. La mort de l'ami montre que chacun meurt par morceaux.
Dominique Lestel, op. cit., p. 187.